Nouvelles pratiques RH

COVID & motivation : Soignez votre "Inboarding"

Traiter l’anxiété

Le terme « Inboarding » caractérise le processus qui consiste à réintégrer un collaborateur qui est déjà dans l’entreprise, à l’inverse du « Onboarding » qui consiste à intégrer un collaborateur qui n’est pas encore dans l’entreprise, ou encore, du « Offboarding » qui consiste à accompagner un collaborateur vers l’extérieur.

Ici, cela concerne les collaborateurs déjà présents dans l’entreprise qui reviennent de longues périodes d’absences, maladie, congé maternité, de confinement (et donc de télétravail), ou bien de chômage partiel.

Ce qu’il faut absolument retenir de la notion d’Inboarding c’est qu’il ne faut pas se préoccuper uniquement de l’aspect physique (sécurité…), mais aussi de l’état d’esprit des collaborateurs.

En effet, au-delà des aspects sanitaires, il faut également s’intéresser à l’état psychique dans lequel se trouvent les collaborateurs qui ont été en confinement pendant 2 mois et demi.  

Selon deux études récentes*, un constat a été fait : 35% des confinés, donc potentiellement 35% de la population française, présentent des signes légers à modérés de troubles psychologiques comme l’anxiété ou la dépression. Contre 5% à 6% en temps normal.


Ces études démontrent qu’il existe trois grandes familles de troubles :

  1. Les troubles anxieux
  2. Les troubles du sommeil
  3. L’ennui

Dans ce premier article, nous allons aborder le sujet de l’anxiété en donnant quelques exemples d’erreurs à ne pas commettre et quelques exemples qui sont des bonnes pratiques pour lutter contre ces troubles chez vos collaborateurs.

Définition de ces troubles

Concernant les troubles anxieux dû au confinement nous pouvons citer tout ce qui est lié à la peur, des contacts ou des transports, la peur de perdre son emploi, notamment pour les collaborateurs qui ont été mis au chômage partiel et qui ont des doutes quant à leur utilité au sein de l’entreprise, ou encore évidemment la peur de la maladie qui va jusqu’à la peur de la mort.

Les erreurs et bonnes pratiques à mettre en place d’un point de vue collectif

L’erreur la plus commune d’un point de vue collectif est de ne communiquer que sur les règles sanitaires ou administratives au retour des salariés. La deuxième erreur qu’il est facile de commettre est de ne parler que de ce que les collaborateurs ne peuvent plus faire (réunions, espaces de travail, repas…) ce qui va renforcer leurs troubles anxieux.

Face à cela, la bonne pratique à mettre en place d’un point de vue collectif est de rassurer en ré-évoquant le MVV (missions, vision, valeurs) et ses changements potentiels, en osant communiquer sur les objectifs financiers de l’année et l’état des lieux aujourd’hui, en parlant de recrutement, réorganisation ou de formation professionnelle. Et enfin, il faut surtout évoquer le pourquoi, toujours donner une raison, pourquoi nous avons mis en place ces règles, pourquoi les objectifs ont changé…

Les erreurs et bonnes pratiques à mettre en place d’un point de vue individuel

D’un point de vue individuel, annuler l’entretien annuel des collaborateurs est un réflexe pour beaucoup mais qui peut avoir de lourdes conséquences car c’est un moment clé que ceux-ci attendent pour aborder certains sujets (promotion, évolution…).

Il est donc extrêmement anxiogène pour eux de se voir annuler cet entretien sans visibilité sur une prochaine échéance. Idem pour le report des points individuels sur leur avenir, ou encore l’annulation brutale des formations.  

Enfin, il est essentiel de gérer des talents en prenant en compte l’environnement personnel des collaborateurs. En effet, cela permettrait aux ressources humaines d’avoir une vision globale et de déployer un accompagnement adapté.

D’un point de vue individuel, il faut également rassurer en faisant un entretien de retour pour évaluer l’état émotionnel post-confinement et interroger sur les besoins personnels et professionnels des collaborateurs pour retravailler à l’aide de sondage ou d’interview téléphonique. Conserver les rendez-vous N+1 clés et co-construire le planning des collaborateurs sont également de bonnes pratiques pour éviter les troubles anxieux.


*1- Mengin A et al. Conséquences psychopathologiques du confinement. Encéphale (2020)

2- CORONAVIRUS : AVIS DE L’ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE Santé psychique et hygiène mentale en période de confinement


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