Gamification et scénarisation

Ludopédagogie ou les jeux au service de l’apprentissage !

Pas de temps à perdre !

Retirons tout de suite le cliché du formateur parfait qui, devant des apprenants est un as des techniques d’apprentissage. Enseigner est une chose, être pédagogue en est une autre. La plupart des activités proposées lors de formations ne sont là que pour transmettre des connaissances aux participants ! On ne s'intéresse que très rarement aux compétences.

La pédagogie, ça s’apprend !

Elle demande à être réfléchie et préparée. Manquer de pédagogie, c’est enseigner moins efficacement. À l’instar d’un enseignant récitant son cours à un élève, le formateur transmet ses savoirs par ses connaissances sans conviction ni objectifs pédagogiques. Il existe une grande part de spectacle, de show à l’américaine comme disent certains dans le métier de formateur présentiel qui dépend beaucoup du formateur lui-même. D'ailleurs, nous avons publié un article pour vous aider à bien comprendre et utiliser la classe virtuelle.

Se former en s’amusant, c’est possible ?


Lorsqu’on utilise des termes comme « s’amuser » et « apprendre » dans la même phrase, les avis divergent. Pour les experts, la ludopédagogie est une méthode efficace dans une formation professionnelle. Elle consiste à extirper les participants du lieu de travail pour les immerger dans un autre univers qui n’est pas le leur. S'active alors la sensation de "Flow". L’objectif pédagogique derrière ce processus est de parvenir à une montée en compétences progressive en motivant les participants d’un groupe à apprendre dans un environnement ludique et captivant. C'est la motivation de la gamification.

Apprendre le fonctionnement d’un logiciel est beaucoup plus motivant lorsqu’on a l’impression d’être Larry Page faisant face à une catastrophe où lui seul pourrait sauver le monde plutôt que de suivre un cours sur le logiciel qui n’a pas grand-chose d’attirant.

En France, la ludopédagogie en est encore à ses débuts, mais peu à peu, elle émerge dans différents domaines comme les serious games ou les jeux de simulation. En revanche, elle est très développée dans les pays anglo-saxons comme les États-Unis ou le Canada.

Dans tous les cas, on est bien loin des représentations sociales où l’on entend des phrases toutes faites comme « les jeux, ce n’est que pour les enfants » ou encore « les jeux font perdre le sens de la réalité ». Si à l’heure actuelle, les individus aiment autant les jeux vidéo c’est essentiellement parce qu'il y a une notion évidente de divertissement mais surtout de challenge à surmonter pour atteindre un ou plusieurs objectifs. Évidemment, des exceptions existent mais tout cela permet de mettre en lumière le fait que la ludopédagogie permet, si elle est bien amenée, de faire progresser rapidement un apprenant dans un domaine où certaines compétences ne seraient pas encore maîtrisées. Attention ! Il faut tout de même connaître l'essentiel des outils pour se lancer en e-learning avant toute chose !

Un expert pédagogue ne peut nier l’immensité des possibilités d’apprentissage que pourrait apporter les jeux sérieux de manière générale, tant sur le plan créatif que pédagogique. Les serious games ne sont aucunement comparables aux jeux vidéo, on souhaite « s’écarter du simple divertissement » comme dit Julian Alvarez, docteur HDR en science de l’information et de la communication.

Aujourd’hui, il est important de s’inspirer du divertissement quotidien d’une personne pour réfléchir aux progrès pédagogiques de demain. Le simple fait d’intégrer une dimension ludique basée sur le jeu dans un apprentissage nous amène à employer le terme de ludopédagogie.

Attention ! Le but de la ludopédagogie est d’enseigner avec le jeu. L’adverbe employé n’est pas anodin. Le jeu n’est pas complémentaire ou anecdotique, il doit être au cœur de la formation. C’est une des nombreuses approches qui peut s’utiliser dans le but d’animer des formations, l'un des principes fondamentaux de la gamification.

Quelles plus-values dans l’apprentissage par le jeu ?

  • La motivation est l’une des plus-values les plus importantes. Si les leviers de motivation sont dans l’ensemble bien respectés, la participation du collaborateur est déjà bien engagée. Voici quelques questions à vous poser lors d’une réflexion ludopédagogique. Cette liste est non-exhaustive, c’est à vous par la suite de compléter vos réflexions en fonction de vos compétences et du contexte dans lequel vous êtes.

"Le contenu que je propose a-t-il du sens ?"

Ici, il s’agit de s’interroger principalement sur les objectifs pédagogiques et les règles du jeu. Sont-ils clairement exprimés ?

"Les participants progressent-ils dans le jeu ?"


La mise en valeur des progrès est importante à mettre en place lors d’une activité. En effet, le participant a besoin de sentir qu’il progresse. Il a besoin de reconnaissance. Cela lui donne l’impression d’y arriver. Par conséquent, cela maintient sa motivation intrinsèque.  

"Les participants ont-ils suffisamment de temps ?"

La valeur de la tâche à effectuer a aussi son importance. Le participant doit être en mesure de savoir combien de temps le jeu va durer.

Il doit être en mesure de calculer le ratio entre le temps qu’il peut y consacrer et ce qu’il va en tirer.  

"Existe-t-il un sentiment de sécurité ?"

Ce levier de motivation permet aux participants de garder le contrôle sur la situation tout en leur offrant des choix interactifs. Le contenu pédagogique doit être explicite en conséquence de quoi le participant sera perdu (non-utilisation du numérique). Il doit savoir comment il va être évalué ou encore comment faut-il jouer au jeu (intégration d’un tutoriel) ?

  • En pédagogie comme en ludopédagogie, l’erreur est tolérée ! Elle représente une étape nécessaire pour apprendre.

Les jeux ludiques ont un avantage certain : le die & retry.


L’erreur n’a aucun impact dans la réalité de la personne. Cela lui permet de comprendre pourquoi il a perdu. Il peut donc se remettre en question, recommencer et proposer une nouvelle solution. En somme, essayer une approche différente.

Comme disait Thomas Edison, « Je n’ai pas échoué, j’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas ».

Chaque participant peut donc aisément se tromper pour acquérir ou développer une compétence. De ce constat, découle une autre plus-value : la pédagogie différenciée. Le participant peut avancer à son rythme en fonction de son niveau dans la mesure où le concepteur pédagogique y a pensé en amont (évaluation diagnostique).

  • L’interactivité est au cœur de la ludopédagogie. Le fait de stimuler les participants permet de développer la curiosité, la découverte et renforce la motivation. De plus, si le jeu est en coopération, cela favorise les interactions entre les collaborateurs. On parle alors d’intelligences multiples.



C'est l'une des modalités qui nous montre l'impact de l'innovation pédagogique !

Finalement, utiliser la ludopédagogie à bon escient c’est accroître le plaisir d’apprendre ! 😊

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