Blended learning

La neuropédagogie, un enjeu pour les formateurs

Généralement, les enseignants formateurs sélectionnent la méthode pédagogique la plus appropriée pour transmettre le contenu de leur formation, par exemple la pédagogie différenciée qui est très efficace en formation. La neuropédagogie n’est pas une méthode mais une discipline. Essayons de nous mettre dans la peau d’un scientifique pour expliquer cette méthode de neuroéducation !

En vous intéressant à la neuropédagogie vous intégrez, dans vos compétences, de nouvelles méthodes d’apprentissage (la ludopédagogie en est un exemple) et c’est un vrai plus en tant que formateur !

Comprendre le cerveau humain, c’est prendre conscience et faire prendre conscience aux apprenants qu’il existe de nombreux moyens pour apprendre. La neuropédagogie, c’est la rencontre entre la pédagogie et les sciences cognitives.

Clarifions le terme de « neuropédagogie »

La neuropédagogie aspire à renforcer l’efficacité de l’apprentissage, elle permet de développer des capacités cognitives. Il s’agit d’un embranchement de plusieurs disciplines :

• Les neurosciences sont présentes dans de nombreux domaines et notamment celui de l’apprentissage. Elles visent à expliquer et surtout comprendre le fonctionnement du cerveau humain.

• La psychologie qui, à la différence des neurosciences, s’intéresse aux comportements et processus mentaux. En somme, la psychologie se passionne dans l’étude du comportement humain.

• La pédagogie est aussi une science, la science de l’éducation !

En tant qu’enseignant formateur, deux questions doivent régulièrement être posées.

« Comment améliorer l’intégration des savoirs chez l’apprenant ? Et comment les transformer en mise en œuvre opérationnelle ? »

Effectuer une veille pédagogique permet de réadapter son enseignement. Lorsqu’on parle « d’amélioration », en réalité, on souhaite aborder les notions présente dans le processus d’apprentissage comme la mémorisation, l’optimisation, l’amélioration de l’attention par exemple. La notion de neuroéducation est la mieux adaptée pour expliquer ce concept.

Pourquoi faut-il s’intéresser à la neuropédagogie ?

Être capable d’enseigner dans de meilleures conditions et améliorer sa transmission de savoir, c’est d’abord comprendre l’apprenant. Comprendre le fonctionnement du cerveau, c’est favoriser l’apprentissage. En neuropédagogie, ou autrement dit neuroéducation, on apprend d’abord à apprendre.

Une super idée que l’on retrouve dans le livre NeuroLearning : les neurosciences au service de l’éducation, 2016 nous dit qu’enseigner le fonctionnement du cerveau humain permet aux apprenants de mieux comprendre leur propre apprentissage !

En appliquant les bonnes méthodes, les apprenants pourront améliorer d’une part leur montée en compétences et d’autre part, leur qualité de vie. On recherche avant tout le développement de l’apprentissage grâce aux sciences cognitives.

Les principes de la plasticité cérébrale

Tout d’abord, la neuroplasticité ou plasticité cérébrale définit les capacités du cerveau à créer, défaire ou réorganiser la connexion de nos neurones. C’est assez scientifique comme explication.

Pour comprendre cela, voyons ensemble 5 principes cognitifs utiles à l’apprentissage :

L’attention est un levier de l’apprentissage. L’objet d'apprentissage (formateur, e-learning, …) doit réussir à capter l’attention de l’apprenant. Mais il faut être prudent car notre attention est sélective, on ne s’intéresse donc pas à tous les éléments de notre environnement ! Il faut donc s’assurer de capter l’attention de chacun des participants en formations, c’est une des difficultés les plus fréquentes.



L’attention étant sélective, il est important de faire des pauses lors d’une formation ou d’une présentation si vous voulez répondre à vos enjeux pédagogiques. Il faut détacher l’apprentissage ! L’apprentissage est plus efficace s’il est fait en 6 fois 20 minutes plutôt qu’en 2 heures non-stop, les informations sont mieux traitées, mieux retenues et donc mieux apprises.

Ensuite, on trouve « l’engagement actif » ou la participation. En effet, l’apprenant doit fournir un effort cognitif pour pouvoir apprendre plus efficacement. Il faut être vigilant pour ne pas laisser place au désengagement de vos élèves.

Engager efficacement son apprenant permet d’augmenter sa motivation. Ancrer des savoirs ne se fait pas en claquant des doigts, il faut donc se remémorer régulièrement les acquis et les mettre en pratique plutôt que répéter bêtement les instructions.

"Suis-je doué pour la cuisine ?"

Suivre les étapes d’une recette les unes après les autres n’est pas une bonne méthode pour apprendre la cuisine (y compris en regardant une vidéo tuto) ! Si la recette est présentée de manière pédagogique, l’apprenant sera acteur de son apprentissage. Dans le cas présent, l’apprenant n’est pas actif mais passif dans son apprentissage. Il devra donc sans cesse revenir à la présentation par étape, à chaque fois qu’il voudra réaliser cette recette, il n’est donc pas autonome, il n’a pas appris…

En abordant le thème de la neuroplasticité, il ne faut pas omettre le feedback.

Les feedbacks permettent le réajustement des réseaux des neurones dans notre cerveau. Ils permettent à l’apprenant de se situer :

• Est-ce que je sais ?
• Est-ce que je ne sais pas ?

En pédagogie, l’erreur doit être tolérée et même parfois provoquée. Commettre des erreurs est un excellent moyen d’apprendre et de progresser, le développement se fait plus naturellement. En ajoutant des évaluations notées, vous augmentez le stress et par conséquent, vous créez un blocage au niveau de l’apprentissage. Le feedback est là pour ancrer les informations et réactiver les acquis. Cependant, il est important de consolider, renforcer ces connaissances.

Notre cerveau est un disque dur traçant son propre chemin ! Par conséquent, s’il considère une information, un savoir comme inutile, il s’en débarrasse. Vous n’allez pas le croire mais il existe un mot pour définir cela : l’oubli.

Dans une entreprise, la formation du collaborateur apprenant a toute sa place. Les compétences développées par l’apprenant lui seront utiles chaque jour. Il y aura donc ancrage dans sa mémoire à long terme (MLT). Le but étant d’atteindre ce qu’on nomme : un automatisme.

Enfin, il existe un dernier point propre à tout un chacun, le sentiment d’efficacité personnelle de l’apprenant. Sa croyance dans ses capacités d’apprentissage va influer sur l’efficacité de son apprentissage.

Devez-vous vous former aux neurosciences ?

En résumé, mieux comprendre le fonctionnement du cerveau permet en réalité d’améliorer votre enseignement ainsi que la montée en compétences de vos collaborateurs. Le cerveau est encore aujourd’hui, un organe très complexe. S’intéresser à la neuropédagogie peut rapidement s’avérer complexe. Attention notamment aux neuromythes (fausses croyances sur le cerveau). Se former aux neurosciences c’est d’ores et déjà être capable de rassurer ses apprenants lors d’une formation. Tous les cerveaux font preuve de neuroplasticité, par conséquent, ils sont tous capables d’apprendre et de gagner en compétences, avec plus ou moins de difficultés selon les profils.

Finalement, l’important est de sélectionner l’architecture la plus adaptée pour vos apprenants et de définir les bonnes modalités et méthodes d’apprentissage pour favoriser le développement des compétences. La neuroéducation est à la portée de tous, il n’y a pas que les scientifiques spécialisés dans les sciences cognitives qui sont capables de réaliser cette méthode d’apprentissage, les enseignants peuvent le faire.

Les matières enseignées pendant les études sont toutes compatibles avec cette éducation : le français, les mathématiques, l’histoire… Il vous suffit juste de bien vous renseigner sur le sujet, de rechercher toutes les informations dont vous avez besoin, vous pouvez même trouver des livres et études à ce sujet pour perfectionner votre enseignement et adopter les bonnes pratiques pédagogiques !


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