Le "jeu" a une connotation négative...
Le jeu n’est pas une activité qu’on fait parce qu'on doit la faire, on réalise l’activité car on a envie de jouer, de se challenger, de ressentir des émotions telles des récompenses. En formation, le jeu est un véritable outil pour l’entreprise.
Demandez l’avis à vos employés ou clients et vous constaterez que l'apprentissage par le jeu est bien plus attrayant que de lire page par page le contenu d’un livre, d'un ouvrage, ou de simplement écouter un cours. Vos apprenants n'aimeraient-ils pas apprendre et mettre en pratique des compétences et connaissances telles que les sciences, le droit, la vente ou l’économie, par le biais de jeux d’entreprise plutôt que des livres ou des cours ? Pour bien comprendre, retournons quelques années en arrière, voir ce qu'il se passe durant notre jeunesse.
En jouant, l’enfant acquiert dès sa jeunesse, de nombreuses compétences (intellectuelles, sociales, langagières…) avant de les mettre en pratique. En grandissant, l’adulte perd cette notion de jeu et la terminologie même de ce mot renvoie à une connotation négative. C’est simple, ils oublient les bienfaits ludiques de la gamification. Pourtant, c’est aux formateurs de concevoir des parcours gamifiés adaptés aux besoins des employés ou clients de l’entreprise.
En perdant cette notion de jeu (gamification), l’adulte perd également sa sensibilité. Il pense alors que jouer n’apporte rien de productif et d’enrichissant en comparaison de la lecture d’un livre ou d’une formation classique.
Pourtant, si l’on regarde nos enfants, l’aspect ludique du jeu fait parfois perdre la notion du temps et développe chez le joueur un engagement sans faille. Pourquoi ? Durant sa jeunesse, l’adolescent atteint une sensation que l’on nomme le “flow”. En d’autres termes, celui-ci est tellement immergé dans son activité qu’il ne voit plus rien autour de lui, en partie grâce aux outils et éléments à sa disposition (récompenses, badges, classement, etc). On parle également d’absorption cognitive. En créant des scénarios pédagogiques gamifiés, adaptés à vos besoins, vous pourrez ainsi améliorer la qualité de votre apprentissage. En termes d’engagement, la gamification ne fait pas débat, elle engage à coup sûr les apprenants.
Tout le monde aime jouer…
La gamification, ou ludopédagogie en français, regorge de possibilités qu’il nous faut explorer en tant qu’expert des domaines de l’apprentissage : sciences cognitives, sciences du langage, andragogie, sans oublier les outils disponibles.
Selon les objectifs pédagogiques et le besoin souhaité de l’entreprise, vous êtes capable de concevoir une formation favorisant l'engagement des collaborateurs, de créer des communautés d’apprentissage, une gamification au travers d’un esprit d’équipe ou de compétition pour stimuler les collaborateurs de manière ludique, voir même immersive grâce à la simulation 3D par exemple, ou encore BDnF, VTS Editor ou le metarverse, pour ne citer qu'eux.
Quoi qu’il en soit, le jeu et l'aspect ludique qu’il renvoie, réduit le stress au travail, stimule notre intellect et renforce nos liens professionnels. Sur le plan marketing, ce serait un outil parfait pour l'équipe en charge de la gestion des ventes par exemple. Finalement, en prenant un tant soit peu de recul sur cette notion de gamification, on se rend vite compte que ses bienfaits sont bien plus nombreux que ses contraintes. Il ne nous reste plus qu’à ouvrir la boîte à outils de la gamification et à découvrir ce qu’elle renferme ! Attention, le fond pédagogique doit toujours primer sur la forme. Le jeu pour le jeu ne fonctionne pas, il doit servir de pédagogie.
La boîte à outils de la gamification en formation
Quels impacts les jeux ont-t-ils sur vos collaborateurs ? Une formation gamifiée n’est pas un simple outil marketing voué à augmenter les ventes, mais belle est bien une stratégie opérationnelle. Elle est source de motivation et de bien-être.
Prenons un collaborateur, Alexandra par exemple, euh non Duarte. Non, Sébastien, aller !
En suivant un parcours de formation gamifié, dont un module e-learning contenant par exemple une bande dessinée numérique, Sébastien y trouve son intérêt. Il est stimulé et engagé dans sa formation, plus que s’il avait simplement lu une page, des extraits d’ouvrage ou un livre entier, soyez en sûrs. Il s’échappe donc de son environnement quotidien tout en continuant à se spécialiser.
Quelles conséquences la gamification a-t-elle sur Sébastien ? Comme toute montée en compétences, il sera plus confiant sur les tâches qu’il effectue, plus apte à gérer diverses situations ou problèmes de la société dans laquelle il travaille. Un avantage considérable pour le collaborateur qui reste à la page au niveau de ses compétences, des actualités dans son domaine mais également pour son entreprise qui aujourd’hui, doit bien le reconnaître, évolue dans un cadre où la santé, les softs-skills et le bien-être au travail sont beaucoup plus présents qu’autrefois.
Pour concevoir un parcours de formation gamifié ou des jeux d’entreprise, inspirez vous de ce qui vous entoure, pas nécessairement des livres et autres ouvrages sur le sujet mais de la culture populaire, des arts, d’un film qui adopte certains traits de votre entreprise. Autorisez-vous le droit de créer : c’est à vous d’établir votre propre stratégie, votre propre gestion, un peu comme une stratégie marketing finalement !
À votre avis, qu’attend Sébastien de votre formation ? Le cours classique, les actualités et notions qu’il maîtrise déjà, lire un pdf ou un article sur les réseaux sociaux ne l’intéresse pas. Il souhaite passer un bon moment et en ressortir en ayant appris quelque chose qu’il peut mettre en place dès demain ; c’est-à-dire être opérationnel dans sa société et peut-être pouvoir accompagner les autres apprenants comme Alexandra ou Duarte ! 😊
Comment conserver sa motivation ?
Au sein de votre formation, vous devez vous assurer que les leviers de motivation sont et resteront présents durant toute la durée du parcours chez vos apprenants (collaborateurs).
Voici les 4 principaux points à conserver :
1. La valeur de la tâche : l’activité doit toujours être en adéquation avec son ou ses centre(s) d’intérêt(s). Il ne doit pas avoir l’impression de perdre son temps.
2. Le sentiment d’appartenance : Sébastien ne doit pas être seul. Quelqu’un d’autre doit être dans la même situation que lui, d’autres collaborateurs ou employés. Pour lui, c’est rassurant. Cela développe aussi le social learning (apprentissage par les pairs) au sein de l’entreprise.
3. La reconnaissance : vous devez mettre en valeur le progrès. Le collaborateur a besoin de se sentir progresser et accompagner durant toute la formation.
4. Le sentiment de sécurité : vous devez expliquer le jeu, les règles. Tout doit être explicite. Le collaborateur est dans un environnement de travail, il veut donc bien faire. De ce fait, il anticipe. Lui présenter la formation réduit l’anticipation, le stress et favorise la concentration et la participation active. La livraison de son parcours doit être la même que présentée au départ.
Comment atteindre ces leviers de motivation ?
Pour réussir à atteindre ces leviers, deux aspects majeurs sont à prendre en compte :
1. La conception
Rome ne s'est pas faite en un jour, la gamification d’une formation non plus. Ne vous lancez pas à bras ouverts dans une scénarisation pédagogique, vous allez vous perdre.
Avant de commencer, posez-vous les bonnes questions :
- Qui dois-je former ?
- Quel est leur niveau ?
- Quels sont les objectifs de ma formation ?
- Quels sont mes contraintes, leurs contraintes ?
- Quel est mon budget ?
- Quels sont les thèmes que je dois aborder ?
- Etc...
Vous pouvez ensuite débuter votre conception. Malheureusement, nous n’irons pas plus loin sur le sujet dans cet article pour des raisons top secrètes ! ;)
2. Les mécanismes
Une fois la conception réalisée, les leviers de motivation auront déjà plus de chance d’apparaître. Lors de la réalisation de votre conception, veillez à vous imprégner des mécanismes et outils propres au monde de la gamification et des jeux de manière générale.
En guise d’exemple, vous pouvez intégrer au sein de vos parcours de formation ou jeux d’entreprise, des récompenses, une progression, des niveaux de compétences, des challenges, des badges, des chronomètres… Tous ces éléments favorisent l’esprit de compétition et motivent le collaborateur qui, à son tour, motivera les autres. Pourquoi ne pas intégrer une notion de classement ? Bien que le classement augmenterait l’esprit de compétition, cela leur donnerait envie de se surpasser, en équipe ou en solo. L’engagement est, une fois de plus, au cœur de la stratégie.
Qu’il s’agisse de gamification, d’un déplacement pédagogique ou d’immersion (Réalité virtuelle ou métavers), l’objectif reste identique pour vos apprenants. À votre tour de fouiller dans votre boîte à outils !