
Il paraît que la première fois qu’un formateur a branché un rétroprojecteur en salle, on a parlé de sorcellerie. Aujourd’hui, l’effet est le même avec l’intelligence artificielle. Certains y voient une magie noire menaçante. D’autres parlent de baguette magique capable de transformer chaque cours en spectacle d’apprentissage…
Mais qu’en est-il vraiment dans nos formations synchrones, qu’elles soient en présentiel ou en distanciel ? Oublions l’e-learning un instant et concentrons-nous sur la réalité vécue par celles et ceux qui animent, qui apprennent et qui progressent au fil des parcours.
Magie noire
Imaginez la scène… Vous êtes en plein cours quand soudain un collègue sort une nouveauté : une IAG (intelligence artificielle générative) !
Il lui demande de générer une vidéo, de créer un pictogramme ou de rédiger un texte en quelques secondes. Les participants sont ébahis. Mais vous, en tant qu’animateur de la session, vous vous demandez : et moi, je deviens quoi dans cette histoire ?
C’est là que la magie opère. Ces technologies semblent capables de tout : génération de ressources, traitement de données, mise en forme d’un texte ou encore automatisation d’évaluations. Mais comme toute illusion, il y a un revers. L’intelligence artificielle n’explique pas toujours ses choix. Les pratiques peuvent paraître opaques. On croit gagner du temps, mais on risque de perdre en pertinence.
Un exemple personnel : un jour, j’ai demandé à une IA de créer un schéma pour illustrer une pratique. Résultat ? Catastrophique. Les apprenants auraient pu croire à un test de Rorschach. Voilà ce qui arrive quand on prend la magie noire pour argent comptant !
Autre danger : la sur-utilisation. Si tout le matériel est produit par une machine, où est la touche humaine ? Les participants sentent vite la différence. L’apprentissage devient fade, linéaire, sans surprise. C’est le parcours entier qui perd son sens. Dans une entreprise, la tentation de remplacer l’expertise par une technologie peut sembler séduisante, mais elle réduit les compétences et la créativité des équipes.
Bref, la magie noire est puissante, mais elle cache aussi des pratiques discutables. Elle peut transformer l’assistant numérique en maître, au lieu de rester un allié au service de l’expérience d’apprentissage.
Baguette pédagogique
Heureusement, il existe une autre lecture. L’intelligence artificielle peut aussi être une baguette magique créative. Bien utilisée, elle devient un allié pour l'animateur de la session et non un rival.
Dans une formation synchrone, une solution bien choisie, peut générer du contenu pédagogique en soutien, créer un schéma clair pour expliquer une notion, ou encore proposer des évaluations adaptées au niveau des participants.
Prenons l’exemple de ChatGPT. Pendant un cours en présentiel, il peut servir de pense-bête. L'intervenant tape une question, récupère une réponse et l’adapte en direct. Ce n’est pas une substitution, mais une ressource. L’efficacité dépend de l’utilisation, pas de la magie.
Un autre usage : la création de pictogrammes et de visuels. Dans un parcours de formation, la mise en image aide à la mémorisation. Les participants retiennent mieux quand ils voient une information structurée avec un pictogramme simple qu’avec trois pages de texte. L’intelligence artificielle générative devient alors un appui pratique, presque invisible, qui renforce l’apprentissage. Préparez simplement vos sessions en amont : on a vu les limites de l’improvisation. Une bonne animation, ça se prépare toujours ! 😉
La baguette pédagogique, c’est aussi la gestion du temps. Pendant la préparation, l'animateur peut générer une première version de son support, vérifier les données, ajuster les ressources, puis se concentrer sur l’animation. Cela libère de l’énergie pour la pratique et pour l’interaction humaine, ce qui reste le cœur d’un cours synchrone.
Dans une entreprise, ces pratiques transforment la formation. L’animateur n’est plus noyé dans la création répétitive de contenus pédagogiques. Il développe ses compétences de mise en scène, adapte ses sessions et améliore son animation. Les participants profitent d’un apprentissage plus riche où la technologie soutient la pédagogie.
Et puis, n’oublions pas l’humour. Un jour, j’ai demandé à une IA de générer un contenu sur la gestion du temps… et il m’a sorti un cours complet sur la cuisson des pâtes. Comme quoi, l’intelligence artificielle adore improviser ses propres recettes !
⚠️ Attention à votre utilisation de l’intelligence artificielle : pensez à son impact écologique et prenez le temps d’apprendre à créer un bon prompt pour gagner en efficacité.
La baguette pédagogique, c’est ça : transformer l’intelligence artificielle en partenaire. Utiliser l’outil pour renforcer la pratique, enrichir le contenu et générer des formations plus fluides et mieux adaptés aux besoins.
Alors, magie noire ou baguette pédagogique ? Les deux, sans doute. Tout dépend de l’utilisation. Dans la formation synchrone, les outils d’intelligence artificielle ne remplacent ni la créativité ni l’expérience des formateurs. Ils deviennent efficaces quand ils s’intègrent dans une démarche pédagogique clair, aligné avec les objectifs et les contenus pédagogiques.
En fin de compte, l’intelligence artificielle en formation n’est qu’un outil. C’est la main du formateur qui en fait une magie noire… ou une baguette pédagogique : faire faire ou aider à faire sont deux approches bien différentes. À méditer !
