3 clés pour une pédagogie motivante : les apports de la psychologie positive

Nous avons tous connu ces parcours de formations longs et ennuyeux, que ce soit en entreprise, en tant qu'adultes ou en classe, à l'école, en tant qu'étudiants. Je vous imagine, totalement passifs, à regarder les minutes s'écouler pendant que l'enseignant utilisait des méthodes pédagogiques traditionnelles pour nous partager tous ses savoirs. Aujourd'hui, une question se pose : et si la pédagogie traditionnelle avait ignoré un élément essentiel de ce qui fait de nous des êtres humains… à savoir nos émotions ?

La recherche en psychologie positive, foisonnante durant les deux dernières décennies, nous apporte aujourd’hui des savoirs qui remettent en cause la méthode d'enseignement et la pédagogie traditionnelle, et promeuvent des méthodes et outils susceptibles de favoriser l’engagement, allant des enfants à l’école ou au collège, jusqu'aux adultes en apprentissage dans un parcours de formation.

Mais qu’est-ce que la psychologie positive, allez-vous demander. Et bien, c’est une branche relativement nouvelle des sciences humaines (surtout en France), qui se concentre sur la promotion du bien-être, du bonheur et de l’épanouissement des individus, même pendant les évaluations ! (Et la pédagogie a beaucoup à apprendre de cette discipline…).

Plusieurs outils, méthodes et pratiques pédagogiques testés dans le cadre d’interventions en psychologie positive ont déjà montré des bénéfices dans le domaine de l’éducation, en France et ailleurs. Et si ces pratiques pédagogiques adviennent principalement au collège ou à l’école, auprès d’enfants, elles peuvent, dans de nombreux cas, être adaptées pour la formation d’adultes. Il y a d’ailleurs déjà, beaucoup de formations et d’interventions en psychologie positive en France, vouées à améliorer le bien-être, optimiser les performances ou encore réduire le stress des collaborateurs. 

Chez Flowbow, nous avons à cœur de favoriser les meilleures pratiques soutenant les apprentissages à travers l’ingénierie de formation pour générer une réelle montée en compétences chez les apprenants.

Retravailler vos feedbacks pour qu’ils soutiennent la motivation des apprenants

Pour savoir où l’on se situe dans un processus d’apprentissage, que ce soit après un succès ou un échec (qui, rappelons-le, est nécessaire pour apprendre !), nous avons besoin d’un retour, ou feedback, sur la tâche qui vient d'être effectuée. En pédagogie, ce feedback, pour être pertinent et didactique, doit être motivant et encourager l’apprenant à poursuivre son travail et ses efforts pour apprendre. Il est donc recommandé pour les enseignements et formateurs de célébrer les accomplissements des apprenants, enfants ou adultes, et, en cas d’erreur, de se concentrer sur les connaissances et les savoirs à développer. 

En aucun cas, il ne faut commenter les qualités personnelles de l’apprenant, au risque de le décourager (s’il est en situation d’échec) ou de l’inciter à se reposer sur ses lauriers et ralentir le travail fourni (s’il s’en sort déjà bien). Par exemple, si vous laissez entendre que la réussite ou l’échec d’un apprenant ne dépend que de ses caractéristiques personnelles (qu’il n’a pas choisies), cela risque de l’amener à penser qu’il n’a aucun contrôle sur ce qui lui arrive et cela peut lui donner un sentiment d’impuissance en cas d’échec. En tant qu’enseignant ou formateur, ce n’est pas le genre de pensées que nous souhaitons donner à nos étudiants. 

Donner aux apprenants des buts intrinsèques d’apprentissage

Nous n’avons pas toujours conscience de la plus-value des cours que nous suivons,

• soit parce qu’ils nous sont imposés (mise à niveau réglementaire et obligatoire en entreprise, influence des parents dans le choix des études),
  
  
• soit parce que le motif pour lequel nous nous sommes engagés en formation est extrinsèque - c’est-à-dire qu’il provient d’une motivation extérieure à nous (on se forme pour avoir un meilleur salaire, par exemple) et non pas d’un fort intérêt personnel, congruent avec notre identité et nos valeurs (on se forme parce qu’on est littéralement passionné par la discipline étudiée).
  

L’absence de but en formation peut occasionner un manque de sens pouvant amener l’apprenant à questionner l’utilité même de se former. Il est alors fort probable qu’un processus néfaste pour l’apprentissage se déclenche, pouvant aller du désintérêt au désinvestissement total (et pas facile d'enseigner dans ces conditions !).

Pour remédier à ce manque de sens que l’on peut souvent rencontrer quand on est amené (par des sources externes) à se former, les formateurs et enseignants ont un rôle intéressant à jouer. Ils peuvent orienter leurs cours de sorte à générer des buts intrinsèques d’apprentissage, qui sont des objectifs favorisant l’intérêt pour la formation suivie et l’apprentissage du contenu pédagogique. Le cadrage de tels objectifs peut se faire notamment par : 

• la présentation des apports de la formation en termes d’accomplissement personnel et de contribution à la société.
  
  
• la planification d’un temps de réflexion par les étudiants eux-mêmes, en début de formation, sur lesdits apports.
  
  
• l’instauration d’un environnement de travail favorable et tourné vers l’apprentissage et la maîtrise des connaissances, où la compétition - via la comparaison des performances - n’a pas sa place. 

Bonne nouvelle : ces pratiques pourront se cumuler, pour plus d’efficacité ! 

Pratiquer une pédagogie favorisant les besoins psychologiques des apprenants : 

Outre les besoins physiologiques, nous avons tous des besoins psychologiques de base qui, s’ils ne sont pas comblés, nous frustrent et peuvent détériorer notre bien-être et in fine notre motivation. En théorie, les besoins psychologiques fondamentaux sont le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin de proximité sociale. 

Les attitudes et comportements de l’enseignant et du formateur peuvent favoriser ou bien menacer la satisfaction de ces besoins chez les élèves. D’où l’intérêt d’enseigner en conscience ! 

En pédagogie, le code des comportements à adopter, en tant qu’enseignant ou formateur, pour soutenir les besoins psychologiques des apprenants : 

Besoins : autonomie - ‍Attitude et comportements à favoriser :

Proposer des objectifs pédagogiques raisonnables (atteignables)
Soutenir les initiatives et laisser de l’espace pour l’improvisation
Remplacer le langage contrôlant (“il faut”, “vous devez”) par un langage d’autonomie (“il serait bon de”, “vous devriez”)
Promouvoir une vision malléable de l’intelligence (l’intelligence n’est pas un don inné, on peut toujours progresser)

Besoins : compétence - ‍Attitude et comportements à favoriser :

Proposer des tâches de difficulté optimale (ni trop simples ni trop complexes
Proposer des buts orientés vers la maîtrise (acquérir des savoirs) et non la performance (obtenir des bonnes notes)
Dans les feedbacks (informatifs et non-jugeants) toujours donner des pistes d’amélioration
Dédiaboliser l’erreur et offrir un soutien pour la résolution de problèmes

Besoins : relation sociale - ‍Attitude et comportements à favoriser :

Investir du temps, de l’énergie et de l’écoute au service des étudiants
Prévoir des temps de travail collaboratifs en classe
Favoriser l’entente entre étudiants (désamorcer toute forme de compétition)

Même s’il y a encore beaucoup à dire sur les questions d’éducation et de pédagogie, vous avez désormais, en tant qu’enseignant ou formateur, quelques billes en mains pour rendre votre enseignement et votre contenu à la fois pédagogique et motivant pour vos apprenants !

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